Saint-Tropez ... For Ever

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L'HISTOIRE DE BERTAUD ET DU MAS DE CHASTELAS

L'histoire du Mas est liée à celle de la seigneurie de Bertaud, dont la trace remonte au XIVème siècle. On trouve dans les archives des seigneurs de Provence un Annibal de Châteauneuf, Seigneur de Bertaud...
Parcourons cinq siècles en quelques lignes et rendons nous en 1864 : Maurice Pessonneaux du Puget (1834-1905) épouse Philomène Thaneron de Bertaud (1839-1918), héritière du Château et du Domaine de Bertaud.

Le domaine s'étend alors sur deux cent cinquante à trois cent hectares répartis sur les communes de la presqu'île (Saint-Tropez, Gassin et Ramatuelle).
Mademoiselle Philomène Thaneron de Bertaud tenait ce domaine de ses aïeux Antiboul, de Saint-Tropez : Jean Antiboul, lieutenant en l'Amirauté de Fréjus, en était propriétaire pour l'avoir acquis en 1650 de François de Castellane, marquis de Grimaud.
Philomène épouse Maurice de Pessonneaux du Puget. Ensemble, ils s'installent au Château de Bertaud.
Leur vie de grands propriétaires terriens s'écoule entre le Château, la Chesnaie de Bertaud et une demeure à Saint-Tropez, sur la place de l'hôtel de ville, où ils passaient l'hiver.
La Chesnaie (l'actuel Mas) est alors leur résidence de fin de semaine, à la façon des villas autour de Rome.
A l'abri des ses murs épais, ils y trouvent le calme et la villégiature que le Château n'offrait pas.
En outre, le Mas est entouré de bâtiments agricoles dans lesquels ils pratiquent la culture de la vigne et l'élevage des vers à soie. C'est en effet la grande époque du commerce entre la Chine, qui fournit les bombyx du mûrier, la Provence où la soie est produite et Lyon où se trouvent les filatures des riches soyeux.
Le domaine constitue un ensemble fabuleux. Le château, assis au bord de l'eau, est constitué de six tours coiffées de toits mauresques. Les écuries abritent vingt chevaux. Saint-Tropez est encore un village de pêcheurs.
Il y a même une station de chemin de fer qui porte le nom de Bertaud : le train des Pignes, qui relia Fréjus à Saint-Raphaël par le littoral jusqu'en 1948, s'arrêtait à la Foux sous un pin vieux de 400 ans, appelé Pin de Bertaud, qui est une curiosité nationale et figure dans les manuels de sciences naturelles des écoliers français. On le retrouve aussi dans les toiles de Paul Signac, le grand peintre de Saint-Tropez.

C'est l'époque de Verlaine et de Fêtes galantes, de Rimbaud et de Baudelaire. Le président Mac-Mahon fait voter les français au suffrage universel. Les frères Lumière inventent le cinéma...

Maurice et Philomène ont un fils, Louis (débout à gauche sur la photo), qui épouse Marthe Janmot, une lyonnaise.
C'est lui qui hérite du domaine en 1905, et c'est à lui qu'il revient de le perdre...
Des mauvaises récoltes successives à cause du phylloxera, conjugué à une baisse du prix des vins de Provence (concurrencés alors par une très forte production de l'Algérie française) l'obligent à vendre.

Mais un acquéreur inespéré se présente : Norbert Janmot, son beau-frère.
Il acquiert la totalité du domaine en 1908.
Il habite d'abord le Château, puis le vend avec onze hectares de terrain à la Société Française des torpilles Whitebread (l'actuelle DCNS). Il s'installe alors dans le Mas et le réaménage à son goût.
Norbert passera toute la seconde partie de sa vie au Mas. Il verra Saint-Tropez se transformer peu à peu en une terre d'élection pour les peintres et les écrivains.
Avec son cousin de Jean-Louis Janmot, peintre de l'Ecole Lyonnaise, Norbert a en commun la sensibilité aux arts. Il s'entoure de peintres et d'écrivains, notamment Colette.
Il croise alors (peut-être) le chemin d'Andrée Rolland (1899-1981), ma grand-tante, peintre et écrivain née à Rochefort, qui faisait tous les ans le voyage de Saint-Tropez dans les années 30, à cause de la lumière exceptionnelle de la presqu'île.
Norbert Janmot meurt le 20 mars 1941. Il n'a pas de descendance et sa succession est mouvementée.
Le Mas est vendu en 1943 à Claude et Louise Lemaître. Les Lemaître occupent la Chesnaie jusqu'en 1966, à l'exception des mois d'été où le Mas se transforme en merveilleuse maison de villéfiature. Marisa Pavan, actrice et épouse de Jean-Pierre Aumont, y fera plusieurs séjours estivaux avec sa soeur l'actrice Pier Angeli, qui loue la demeure pour les vacances.
En 1967, ils vendent à Gérard Racine et à sa femme Dominique, née Sulitzer (la soeur de Paul-Loup Sulitzer, l'écrivain homme d'affaires).

C'est alors que l'histoire de l'hôtel débute!
Gérard et Dominique Racine ont alors l'idée de transformer La Chesnaie une nouvelle fois, pour en faire un hôtel
Ils remanient l'intérieur et créent une trentaine de chambres, ainsi que la piscine. A nouveau lieu, nouveau nom : en souvenir du Château de Bertaud ils accolent au terme générique "mas" (du latin mansus, le lieu où l'on séjourne, la maison) le nom de "chastelas", qui signifie château. La Chesnaie de Bertaud devient la Maison du Château, le "Mas de Chastelas" en provençal...
L'hôtel rencontre son public. Dans la presqu'île des années 70 qui avait déjà connu la période des peintres puis la période yéyé avec Brigitte Bardot, les artistes plébiscitent cette maison si particulière. On y croise Serge Gainsbourg et Jane, mais aussi Eddy Barclay, Johnny Hallyday... Eric Rohmer y tourna La collectionneuse, Claude Berri réunit Catherine Deneuve et Gérard Depardieu dans Je vous aime. Le Mas de Chastelas, au nom tout neuf mais aux vieilles pierres, devient un endroit mythique de Saint-Tropez à l'heure de la nouvelle vague.
Le succès se poursuit durant 25 ans. Gérard Racine et Dominique Sulitzer se séparent du Mas en 1992.
Pourtant l'histoire n'est pas finie...
En 1995, le Mas est à nouveau à vendre. Mon père, Jérôme Pujos, promoteur immobilier parisien, s'attache à cet endroit dès sa première visite. Son goût pour les lieux exceptionnels, les souvenirs de sa tante Rolland lui vantant Saint-Tropez et sa lumière poudrée qui lui rappelle les ciels de Charente le séduisent. Il l'achète en 1995 et le transforme à nouveau.
Des trente chambres de l'hôtel d'origine il en fera treize, dont une suite très prestigieuse au premier étage de la bastide. L'hôtel change de catégorie et passe en 4 étoiles. Le parc est profondément remanié.
Les tournages continuent : les extérieurs de la célèbre série Sous le soleil (Marathon Productions) se tournent tous les hivers au bord de la piscine.
D'autres constructions s'ajoutent : la Villa palladienne, en hommage à Palladio, architecte italien de la Renaissance, théoricien de la symétrie, apporte 4 suites supplémentaires et deux chambres avec terrasse. Puis c'est la Villa toscane, en 2011, dans un style italien contemporain, avec ses salles de bains ouvertes et ses lits suspendus... L'hôtel est classé en 5 étoiles pour l'été 2012. Soucieux d'augmenter encore le niveau de service, mon père et moi-même nous attachons les services d'Olivier Valentin, le directeur de l'ancien palace de Grimaud, "Le Beauvallon".
En 2013, le Mas de Chastelas rentre au Guide Michelin avec 3 toits rouges. L'histoire continue... avec vous.

Source : Cliquez ICI





28/01/2014
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