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Jacqueline Bigot : confidences d'une mamie révoltée

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Souriante, mais impassible dès qu'il s'agit de défendre la tranquilité des résidents de la vieille ville, Jacqueline guette désormais l'arrivée de son remplaçant, Yves Thorallier.

 

 

Bonjour, vous n'auriez pas un peu de sucre par hasard ? ». Rue de la Treille, un ouvrier toque à la porte d'une vieille maison. Sourire à peine caché par les volets vert amande, Jacqueline Bigot lui répond avec sa bonhomie naturelle. Et file droit vers la cuisine. « Avant, c'était toujours comme ça. Quand on avait besoin de quelque chose, on partait chez le voisin », souffle-t-elle. La nostalgie d'un bonheur révolu ?

 

Octobre 1961 : son époux est muté ici en tant que directeur des impôts. Débarqué de Carpentras, le couple y découvre alors un décor « sans poom-poom ni tralalala ». Sans boom-boom ni tracas. Le coup de foudre est immédiat. « Les artistes venaient ici pour avoir la paix. On menait une vie très chaleureuse».

 

L'interminable lutte contre le bruit

 

Ca, c'était avant qu'elle ne fonde, avec ses ami(e)s indigné(e)s, Colette Rey, Maryline Thurele et René Husser, le collectif « Pouvoir vivre à Saint-Tropez ». Avant qu'ils et elles ne déclarent, officiellement, la guerre aux bars de nuit.Pour la maman du fameux chroniqueur rock, Yves Bigot - aujourd'hui directeur des programmes de RTL - cette fracture brutale, entre les habitants de la vieille ville, et certains patrons d'établissements, est intervenue en 1995.

 

« L'arrivée des basses amplifiées nous a rendus fous. On était au bord de la crise de nerfs… Les Tropéziens râlaient, mais ils avaient un peu peur d'en parler, de se mettre en avant. Alors, en 1998, j'ai décidé d'y aller. On s'est mis à organiser des réunions. On a bougé du monde, et notre action n'a pas été inefficace. Sur la place des Lices, la situation s'est légèrement améliorée, Mais la lutte n'est pas finie. »,soutient Jacqueline. En ce moment, un autre problème, bien plus épineux, la tarabuste. Le préfet du Var, Paul Mourier, vient de lui annoncer, par courrier, qu'il n'était pas en mesure d'interdire la fermeture du portail des Graniers, barrant en partie l'accès au sentier du littoral. Les piétons devront donc emprunter un autre chemin, raviné par le vent d'Est, et beaucoup plus abrupt.

 

« On ne partira pas »

 

« Ne m'en parlez pas, je suis écœurée. On a envoyé un courrier à la ministre de l'Écologie, Nathalie Kosciusco-Morizet. Mais ça n'a servi rien… Ils ne comprennent pas que ce sentier a une vraie valeur sentimentale pour les habitués du village. Il ne s'agit pas là, que de quatre couillons qui râlent ».Surtout, elle continue de penser que cet accès n'aurait jamais dû être privatisé. Son successeur annoncé, Yves Thorallier, défend lui aussi cet argument, et pointe les carences de l'État.

 

« Un arrêté, publié en 81, prouve bien que ce chemin est, en fait, une servitude administrative. Mais personne n'a été en mesure de nous fournir une copie officielle de ce document », regrette ce spécialiste en droit. Tant qu'elle n'a pas usé de tous ses jokers, l'association continue donc de se battre. « Les Tropéziens modestes ne sont plus les bienvenus dans le village. On veut nous pousser à grands coups de pied au cul Mais on ne partira pas. On ne se laissera pas déposséder de ce qu'on aime », répète Jacqueline, qui joue là son dernier baroud d'honneur.

 

Source Var Matin.com : Cliquez ici

 



01/12/2011
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