Voile Rouge, la guerre du golfe de Saint-Tropez...
MON AVIS SUR CETTE AFFAIRE
Une bonne fois pour toute qu'on autorise l'ouverture de ce lieux mythique de Saint-Tropez, je tiens à signaler que j'ai "un œil extérieur" à cette affaire…, je n’ai jamais mis les pieds là-bas, je n’y viendrai peut être jamais, mais il est dommage de se passer d’un tel lieu.
Je pense qu’il faille de part et d’autre faire certaines concessions.
La voile rouge doit être traitée comme autres paillottes de cette plage, il doit y avoir égalité de traitement.
Bruno Ricard
Le 9 juin dernier, sur la plage de Ramatuelle, les préfabriqués déposés dans la nuit afin de réédifier la mythique Voile Rouge.
Dans une impasse judiciaire, la mythique «paillote» people n'ouvrira pas cet été.
Le Phénix ne renaîtra pas de ses cendres, aussi célèbres soient-elles. Après sa destruction à l'automne dernier sur décision de justice, la très sélect Voile Rouge à Saint-Tropez qui tentait une réinstallation temporaire pour la saison estivale 2012 vient à nouveau d'être interdite d'exploitation. Sharon Stone, Madonna, Sylvester Stallone… Le Tout-Hollywood qui s'y presse rituellement chaque été depuis sa création en 1967 ne pourra pas cette fois s'attabler en maillots griffés pour «peopoliser» entre soi.
Finis les après-midi où Paris Hilton, héritière des hôtels, dépensait 400.000 euros d'un geste ou ces ardoises de 1,5 million qui partaient en «combats de champagne» entre milliardaires. La mythique Voile Rouge est aujourd'hui un ramassis de structures abandonnées, de travaux avortés sur un bout de parking, à l'écart de la plage, où elle escomptait se refaire.
Théâtre d'une bataille juridique de plus de dix ans avec la municipalité de Ramatuelle, donnant lieu à quelque 72 contentieux, la «paillote tropézienne» est en outre la scène d'un véritable vaudeville ces dernières semaines.
Dans la nuit du 8 juin, grue et constructions préfabriquées sont apportées en catimini par le jeune héritier de l'affaire, Antoine Tomaselli, 22 ans, pour réédifier le restaurant. Il ne doute pas alors de la légalité de cette réinstallation, désormais localisée sur le parking de l'ancien établissement, une copropriété privée hors de la fameuse «bande des 100 mètres» de la plage. La loi du littoral vouée à protéger le domaine maritime interdit en effet toute exploitation commerciale dans ce périmètre.
La surprise est donc totale quand, au petit matin du 9 juin, les services de police et d'urbanisme de la Ville viennent signifier un arrêté interruptif de travaux. «Les autorisations n'ont pas été demandées, ils sont dans l'illégalité», justifie la mairie. «La loi n'en exige pas lorsque l'installation est réversible et temporaire sur un fond privatif», rétorque Me Pierre-Olivier Sur, l'avocat de la Voile Rouge, en s'appuyant sur l'article R421-5 du Code de l'urbanisme. Malgré une décennie de procédures perdues, l'établissement attaque l'arrêté devant le tribunal administratif de Toulon le 18 juin. Peine perdue. La justice ordonne l'interruption des travaux.
Pendant ce temps, les réservations pleuvent. Des stars du monde entier téléphonent chaque jour pour retenir une table fantôme. «Ils ont l'habitude de réserver deux mois à l'avance car nous en prenons 150 chaque jour et nous en refusons autant», explique Pierre Blois, figure des lieux et grand-père du jeune Tomaselli. Un chiffre d'affaires qui s'évanouit dans des crispations amères. «C'est un préjudice très grave, reprend-il. Avant d'être un lieu people, la Voile Rouge est une entreprise.» Une source bénéfique aussi à la région (voir ci-dessous). Sur les 4 millions de recettes par saison, en deux mois, «2 millions rentrent dans l'économie locale, au travers des salaires et des taxes», fait valoir la Voile Rouge. «Sans compter qu'elle a largement contribué à la renommée de Saint-Tropez ces quarante dernières années», s'étonne Pierre-Olivier Sur.
L'incompréhension est d'autant plus nette que la Voile Rouge semble être la seule à faire l'objet d'une application rigoureuse de la loi. Les 27 autres établissements qui se partagent les 30 % de plage concédés au privé ne sont pas inquiétés. Eux aussi, pourtant, occupent ce site classé en 2002 par le Conseil d'État en «espace naturel remarquable». «Pourquoi un tel acharnement envers nous, quand les autres ont toute liberté d'exploiter?», interroge Pierre Blois. C'est «une rupture d'égalité», «une discrimination», formalise Pierre-Olivier Sur qui réfléchit à une nouvelle action en justice. Pour prouver son impartialité, la municipalité s'engage: «La commune va procéder sans délai à des vérifications» et des procès-verbaux seront «le cas échéant» dressés,assure un document officiel. Un «flagrant délit de mauvaise foi», se régale la partie adverse.
«Si les lots des autres exploitants sont réattribués chaque année, c'est parce qu'ils sont respectueux, explique un conseiller de la mairie de Ramatuelle dédié au dossier. À la Voile Rouge, il y avait trop de nuisance, trop de bruit.»
Pour les intimes du dossier, «la guerre» ne cessera pas. D'autant moins qu'elle trouverait son nerf véritable dans une rancœur historique entre deux amis: Paul Tomaselli, le fondateur et le maire de son époque. «Comme dans les familles corses, par capillarité, on s'est détesté de génération en génération et on a hérité des conflits», compare Pierre-Olivier Sur. Vendredi, l'avocat adressait une requête en référé contre un nouvel arrêté interruptif de travaux.
Les «paillotes» de Saint-Trop', véritable manne financière
La plage de Pampelonne est un domaine public maritime dont 30 % sont concédés au privé. Les 27 établissements qui se partagent ce sable d'or paient une redevance saisonnière allant de 30.000 à 120.000 euros, selon le nombre de m². Avec 30.000 visiteurs par jour sur la plage, le chiffre d'affaires global est «une manne pour l'économie balnéaire», reconnaît la municipalité de Ramatuelle en ne précisant pas son montant. À lui seul, le très chic Club 55 réalise de 800 à 1 000 couverts chaque midi. Les serveurs et plagistes saisonniers partagent aussi ces agapes: leur salaire peut atteindre 10.000 euros par mois, sans compter les pourboires qui peuvent le doubler. «Une fois, un serveur avait reçu un pourboire de 15.000 euros, se souvient un employé. Normal sur une addition de 200.000 €!»
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