Saint-Tropez, 27 mai 1967. Le Tout-Paris est sur son trente-et-un pour fêter l’inauguration du Byblos, le premier hôtel de luxe du petit port de pêche, construit par un milliardaire libanais sur une colline surplombant la mer. Sont-ils 700, ou plutôt 1000 ? Les sources divergent. Une chose est certaine : parmi la foule scintillante se trouvent la chanteuse Juliette Greco, l’écrivaine Françoise Sagan, le producteur Eddie Barclay, les acteurs Michel Piccoli et Mireille Darc, et surtout, Brigitte Bardot, la blonde incendiaire, au faît de sa gloire. Les festivités s’étaleront sur trois jours.
La fête a été mémorable. Qu’est-ce qui a poussé l’hôtelier de Beyrouth à jeter son dévolu sur le petit village varois ? En 1956, Saint-Tropez a le vent en poupe. La jet-set s’y presse mais les établissements de luxe pour l’accueillir manquent. Une bonne affaire, donc. Les romantiques préfèrent une autre version : ce serait pour séduire BB que Jean-Prosper Gay a choisi d’ériger son hôtel ici. Et tant pis si Bardot roucoule à l’époque dans les bras de son nouveau mari, le milliardaire allemand Gunter Sachs, et nourrit une aversion pour le luxe ostentatoire. Elle acceptera pourtant d’inaugurer le palace… et même d’endosser le rôle de marraine de l’événement. Hélas, Jean-Prosper Gay ne goûtera pas longtemps au succès de son hôtel. Quelques semaines après sa fête hors normes, la guerre des Six jours éclate, l’incitant à retourner au Liban, puis à céder le Byblos au Périgourdin Sylvain Floirat. Lui qui avait mis tant d’ardeur et d’argent - 10 millions de francs - dans ce projet !
Source de l'article : Femme actuelle