LA BRAVADE EN PLEIN CŒUR...
Avant tout, il faut être...Tropézien
Chaque 16, 17 et 18 mai depuis 1558 les tropéziens célèbrent la Bravade, la fête religieuse et militaire de leur ville. Durant ces trois jours sacrés, un cortège d’hommes en uniformes de soldats et de marins précédés de Provençales et d’enfants en costumes, forment les rangs d’une magnifique procession qui défile fièrement dans les rues. Tous sont réunis pour rendre les honneurs à leur saint patron et célébrer le courage de leurs ancêtres qui défendirent la ville. La Bravade de Saint-Tropez est riche d’une histoire, d’un rite et d’un déroulement bien précis. Et de multiples symboles que seuls les tropéziens et quelques initiés savent interpréter. Le Cepoun Serge Astezan et l’historien Laurent Pavlidis nous en expliquent les codes.
Every 16th, 17th and 18th May since 1558 people from Saint-Tropez have been celebrating the Bravade, their town’s religious and military festival. During these sacred three days, a cortege of men in soldiers and sailors uniforms, preceded by women and children in Provencal dress, form ranks in this magnificent procession parading proudly through the streets. They all gather together to honor their patron saint and celebrate the courage of their ancestors who defended their town.
Sous l’autorité du Cepoun…
En 1921 Louis Marius Sanmartin, un tropézien très respectueux des traditions fonde l’association des Amis de la Bravade. En 1944, le conseil d’administration de l’association créé le titre de Cepoun (Le Cep en provençal, comprenez le gardien des traditions) et le désigne tout naturellement. Vingt ans plus tard, Sanmartin choisit son ami Marius Astezan pour lui succéder. Ce dernier perpétue a tradition en nommant son fils Serge en 2009. En mainteneur des traditions, tropéziennes, Serge Astezan organise aujourd’hui la Bravade « un grand moment de communion de tous les tropéziens ».
… Et du capitaine de ville
À partir de 1558 les tropéziens, motivés par l’absence répétée des seigneurs de Saint-Tropez, nomment annuellement un Capitaine de Ville pour les protéger des attaques extérieures. En souvenir de cette époque, tous les ans, jour du lundi de Pâques, il est élu par le Conseil Municipal, sur la proposition du Cepoun. Il est le chef des Bravades de l’année. Le 16 mai, les autorités civiles lui remettent symboliquement la pique et le drapeau symboles du pouvoir. Quels sont les critères du choix du Capitaine de Ville ? « C’est un bravadeur chevronné et sérieux, âgé au moins d’une quarantaine d’années. J’ai choisi un mousquetaire, fidèle bravadeur, pour diriger les 455e bravades de Saint-Tropez. Il a été marin et major. C’est Maurice Ugo. » explique Serge Astezan.
As from 1558, people from Saint-Tropez, motivated by the repeated absences of the seigneurs of Saint-Tropez, nominated every year a Captain of the town to protect them from outside attacks. In memory of this period, every Easter Monday, he is elected by the town council at the proposal of Cepoun. (The guardian of traditions) He is the master of the Bravades for the year. To participate in the Bravade is an honour and a privilege bestowed on people born there. It is impossible to bend the rules! There are only 700 families concerned.
Un honneur réservé aux tropéziens
La participation à la Bravade est un honneur et un privilège réservé exclusivement aux tropéziens de souche. Impossible de déroger à la règle ! « 700 familles sont concernées » déclare Serge Astezan. « Avant tout, il faut être tropézien. Priorité donnée aux enfants et petits enfants de bravadeurs qui sont majeurs. Puis aux petits tropéziens, âgés entre 4 et 13 ans, qui s’habillent et qui veulent s’armer à 18 ans, selon les places disponibles. En effet, je suis obligé de limiter le corps de Bravade à 190 personnes par mesure de sécurité… »
3 compagnies militaires
Le corps de Bravade limité nous l’avons vu à 190 hommes, se divise en trois compagnies, Les Marins, Les Mousquetaires et les Garde-Saints. Suivant le mode de fonctionnement de l’armée, elles se distinguent par des uniformes et des armes spécifiques. Lors de la procession, les hommes sont précédés de provençales et d’enfants en costume. Les familles tropéziennes sont réunies dans la ferveur. Ces bravadeurs symbolisent la fabuleuse histoire de Saint-Tropez, faite d’une succession de hauts faits d’armes et d’une riche identité maritime et culturelle. La Bravade accompagne les tropéziens tout au long de leur vie, tout petits déjà les enfants portent le costume provençal, à 18 ans les garçons pourront s’armer et faire leur entrée dans le groupe des marins, une quinzaine d’années plus tard à l’âge de 35 ans ils intègreront s’ils le souhaitent le corps des Mousquetaires pour trois décennies au moins, avant de rejoindre pour les plus aguerris d’entre eux le petit groupe des Garde Saints, au plus près de la statue de Torpes. Pour les tropéziens, les 16, 17 et 18 mai sont trois jours sacrés. Les enfants manquent l’école, les actifs posent congé, certains expatriés n’hésitent pas à rentrer au pays ! Rares sont ceux qui ne peuvent pas répondre présent au grand rendez-vous de la bravade.
Serge Astezan
The Bravade corps is limited to 190 men, divided into three companies, Les Marins (Sailors), Les Mousquetaires (Musketeers) and the Garde-Saints(Saint keepers). Following army procedures, they are distinguished by their specific uniforms and weapons. La Bravade is always part of the lives of ‘Tropeziens’ (inhabitants of Saint-Tropez). As small children they wear the Provencal costume, when they reach the age of 18 they can carry weapons and enter the sailor’s section.The Bravade corps is limited to 190 men, divided into three companies, Les Marins (Sailors), Les Mousquetaires (Musketeers) and the Garde-Saints (Saint keepers). Following army procedures, they are distinguished by their specific uniforms and weapons. La Bravade is always part of the lives of ‘Tropeziens’ (inhabitants of Saint-Tropez).
à partir de 18 ans
Numériquement, les Marins fournissent le plus gros des troupes de la Bravade, une centaine d’hommes, parmi les plus jeunes.
« Les nouveaux bravadeurs font directement leur entrée chez les marins. Plus tard, ils peuvent faire une demande pour intégrer les Mousquetaires » complète le Cepoun. « Leur corps se met en place dans les années 1830-1840 et leur uniforme s’inspire de celui des bombardiers. » explique Laurent Pavlidis. Ils portent le pantalon à ponts, la vareuse, le col et la taillole et sont coiffés du « Bachi » le fameux bonnet rehaussé d’un pompon rouge.
Les nouveaux bravadeurs font directement leur entrée chez les marins”
2. Mousquetaire
À l’origine, fin XVIIe, les Mousquetaires étaient des « gens à terre » c’est à dire des paysans et des artisans. Aujourd’hui cette soixantaine d’hommes dont l’âge oscille entre 35 et 65 ans sont des bravadeurs expérimentés, « certains, s’ils m’en font la demande, intègreront plus tard les Garde-Saints » précise Serge Astezan.
Leur uniforme est caractérisé par leur veste rouge et bleue, dérivée de celle des bombardiers ou grenadiers de marine. Ils sont coiffés du bicorne - un couvre-chef autrefois porté dans l’armée française - dans le sens longitudinal et sont armés d’un mousquet, l’ancêtre de notre fusil.
3. Garde-Saint
Cherchez le buste de Saint-Tropez et vous trouverez immédiatement es Garde-Saints qui ne le quitte jamais ! Hormis leur position dans le cortège, seul le shako, un couvre-chef décoré d’un plumet rouge, différencient cette petite dizaine de sages de leurs amis mousquetaires. Armés de tromblons, ces hommes d’expérience, qui ont souvent honoré les rangs de toutes les compagnies, ouvrent la marche aux Pisans, qui portent le buste du Saint sur leurs épaules.
Les uniformes transmis de famille en famille, les armes, tout est consigné à l’Oustaou, dans le registre du Cepoun… Chaque bravadeur est profondément attaché à sa compagnie, ce qui ne l’empêche pas de pouvoir en changer s’il en manifeste le désir, sur demande écrite et motivée auprès du Cepoun.
Chaque 16 mai à 8 heures précises le village se réveille dans un claquement d’artillerie. Le signal est donné. La grande communion peut commencer. Ecoutez… Le coeur de Saint-Tropez bat à l’unisson.
Every 16th May at 8 o’clock precisely, the village wakes up to the sound of artillery. The signal is given. The great communion can begin. Listen… You can hear the heart of Saint-Tropez beating in unison.
Source : Cliquez ici
A découvrir aussi
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 43 autres membres