Le Stereo club renaît de ses cendres
Derrière son comptoir, René espère redonner ses lettres de noblesse, à ce club mythique de Saint-Tropez.
Sans faire de bruit, cette scène musicale blottie dans une venelle derrière l'hôtel de ville, a repris vie. Au 6, rue du Puits, la nouvelle identité du lieu, Stereo Club, s'affiche en toutes lettres sur la devanture.
Une renaissance devrait-on dire, puisque dans les années soixante et soixante-dix, un club homonyme fut une flamme singulière dans le paysage nocturne de la cité corsaire.
Récemment, depuis la fenêtre de son appartement situé juste au-dessus du club, l'illustre propriétaire Josefa Bailleux savourait cette réouverture, se réjouissant par avance de la reprise de son établissement de nuit.
Un club depuis 1959
Elle qui bataille depuis toujours pour que ce lieu festif ne se transforme pas en un quelconque commerce.
Quitte à être fermé. Ce fut le cas durant la saison 2010 quand, successivement El camino del Havana, puis le Studio éteignirent leurs spots lumineux. « Cet endroit est fait pour la fête et il doit le rester », disait-elle à l'époque. Un vœu à nouveau exaucé.
En 1959, Josefa ouvre l'une des premières boîtes de nuit de Saint-Tropez, où la faune bigarrée s'égaye jusqu'aux balbutiements de l'aurore. Elle restera à la barre de ce vaisseau pendant presque deux décennies, jusqu'en 1976.
À l'orée de cette saison, rien ne laissait présager un nouvel envol. Pourtant, le lieu a rouvert le 3 juin dernier. En toute discrétion, après presque deux ans de fermeture. Le pari a été relevé par trois amis. « On va essayer de relancer la machine », affirme René, gérant de l'établissement avec ses deux compères Xavier et Alain.
Malgré une carrière à l'étranger, son cœur est toujours resté ancré à Saint-Tropez, quand il arpentait le sable à la Voile Rouge, au Neptune ou au Liberty.
La rencontre avec Josefa a été déterminante.« Je la connaissais un peu. Surtout, je venais déjà au Stereo à la fin des années soixante. Josefa, elle est extraordinaire. Ce club, c'est toute sa vie. Elle descend encore parfois faire son petit tour. »
Une seule ambition aujourd'hui : que ce lieu « retrouve une étiquette tropézienne »,qui s'est diluée au fil des reprises. Redonner son nom originel à l'établissement en a été le premier signe.
Un pari en hiver..
Reste à observer maintenant si l'établissement parviendra à prendre racine. Après cette parenthèse, le challenge n'est pas des moindres. « C'est sûr, la nuit a énormément changé. Mais l'envie est là de faire revivre ce lieu à part. Je pense que pour une petite entreprise de la nuit, il y a encore des possibilités », avance-t-il.
Un pari qui paraissait compliqué il y a peu. Le créneau pour les petites boîtes semblait s'amenuiser inexorablement : le Pigeonnier avait du plomb dans l'aile, certains établissements végétaient.
Nouvelle ère, nouvel état d'esprit. Aujourd'hui, le club compte bien accueillir les noctambules jusqu'au plus profond de l'hiver. Le rythme quotidien changera à la fin du mois de septembre. Dès octobre, le club allumera les lumières tous les jeudis, vendredis, et samedis.
Dans le centre-ville, cette renaissance coïncide avec la vitalité de plusieurs autres petits clubs : l'éternelle Esquinade, le Pigeonnier qui a repris son envol, le Petit bar, sans oublier les dynamiques équipes de Chez les Garçons et Maguy, à quelques rues de là.
Une proximité fertile, estime-t-il, à même de créer « une saine émulation et l'envie » des noctambules. De bien belles promesses…
Source : http://www.varmatin.com/article/saint-tropez/le-stereo-club-renait-de-ses-cendres
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