L’esprit Nioulargue...
La grande semaine festive des Voiles de Saint-Tropez dédiée aux yachts classiques et modernes n’exclut certes pas son petit lot d’émotion. Et il est certain que ce jeudi, ils étaient nombreux parmi les 4 200 et quelques marins en charge d’animer les quelques 300 voiliers en lice, à diriger leurs pensées vers Pampelonne, son Club 55 et Patrice de Colmont, inspirateur génial voici trente années de la Club 55 Cup, devenue Nioulargue puis Voiles de Saint Tropez.
Un moment d’émotion que chaque équipage aura à sa manière partagé à l’occasion des défis lancés le plus amicalement du monde tout au long de la journée entre propriétaires et capitaines désireux d’en découdre le temps d’un parcours dans le cadre magique de la manifestation. Dans le sillage de la Club 55 Cup qui chaque année reproduit la course génétique des Voiles, disputée cette année par les deux plans Fife Altaïr (goélette 1931) et Mariquita (19 m JI 1911), 15 vénérables et vénérés centenaires ont disputé leur course éponyme, vite suivis d’une bonne quinzaine de Défis à deux ou trois voiliers. Une journée hors du temps, dans l’esprit unique de La Nioulargue initié par Patrice de Colmont.
Entretien avec André Beaufils, Président de la Société Nautique de Saint Tropez :
Le sage et le gardien
30 ans déjà ! la date anniversaire du 29 septembre 1981 n'aura échappé à personne au sein de la grande communauté des amoureux de belles voies et de belles coques de par le monde. Une idée simple, fruit de l'enthousiasme et de la passion allait créer un événement unique au monde, célébration universelle d'un yachting décomplexé et viscéralement ancré dans la tradition maritime. Patrice de Colmont, esprit d'un autre mythe Tropézien, le Club 55 de Pampelonne créé par son père en 1955, puisait au plus profond de son sens inné pour l'amitié et la convivialité, pour célébrer à sa manière l'histoire maritime de Saint Tropez, "Non pas le port de pêche des cartes postales" s'emporte t-il, "mais le Saint Tropez connu dès le 18ème siècle des navigateurs et des coureurs de large du monde entier, du bailli de Suffren à Hyppolithe de Bouchard*.” L'appellation Nioulargue** allait de soi, marque emblématique d'un parcours désormais mythique pour les milliers de marins, skippers et propriétaires qui s'y bousculent chaque année. Les Voiles de Saint Tropez ont repris en 1999 un flambeau encore brûlant de passion et d'envie de célébrer la mer et de fêter les marins. "Nulle par ailleurs que Saint Tropez pour servir d'écrin aux plus beaux voiliers du monde" affirme De Colmont. Le crédo est gravé dans le marbre d'un inconscient collectif universel. "Le sage a parlé" poursuit André Beaufils, Président de la Société Nautique de Saint Tropez et dépositaire des clés du temple “De Colmont”. D'abord coureur en 1982 et 83, André rejoint l'équipe d'organisation de Patrice de Colmont l'année suivante. "J'ai travaillé 7 années avec Patrice, et me suis profondément imprégné de cet esprit particulier de la Nioulargue. Organiser les Voiles n'est pas la chose la plus difficile" explique-t'il, "c'est de les faire grandir sans les dénaturer qui est plus compliqué". André Beaufils revendique l'image de gardien du temple hérité de Patrice De Colmont. Les temps changent, les modes passent, et la magie des Voiles se perpétue d'années en année. "Le yachting peut sembler exclusif pour certains ; il ne l'est pas à Saint Tropez grâce aux marins et à leur sens du partage.” Conserver intact une belle idée, tout en vivant avec son temps, tel est le motto d'André Beaufils et de ses bénévoles. "Les Voiles ne sont pas là pour faire de l'argent, mais pour donner du plaisir aux gens." Le gardien du temple résiste toujours et encore aux sollicitations mercantiles.
*Hippolyte de Bouchard, né le 15 janvier 1780 à Bormes-les-Mimosas fut pêcheur à Saint-Tropez . Marin de la flotte française, corsaire , il devint le deuxième commandant de la nouvelle flotte nationale argentine, dirigée par Juan Bautista Azopardo.
** Nioulargue : nom inspiré du provençal « Nioulargo » - littéralement « Nid du large »- d'après celui d'un haut fond situé à 5 milles de la baie de Pampelonne et qui sert d'abri à la reproduction de multiples espèces de poissons méditerranéens
Revivre l’histoire
Petit bond en arrière dans le temps ce matin peu après 9 heures quand quelques uns des principaux acteurs de la naissance de la Nioulargue voici 30 ans marchaient dans leur propres pas en se retrouvant chez Sénéquier. André Beaufils avait réuni autour de lui une belle partie de l’équipage originel d’Ikra ; Gérald Térissola, Olivier Demongeot, Patrick Olmer, Franck Boumendil entouraient le temps d’un cliché Bill Jayson, fils de Dick Jayson, skipper historique de Pride retenu aux Etats Unis. Equipier de Pride dès 1981, Sébastien Le berre, Président du Yacht Club de Porquerolles n’aurait pour rien au monde raté cette journée de retrouvaille. Après la bénédiction d’Ikra par le Père Michel, curé de Saint Tropez qui reproduisait les gestes de son prédécesseur en 1981, Ikra accompagnait sur le parcours historique vers le Club 55 les deux protagonistes de la Club 55 Cup version 2011 Altaïr et Mariquita. Cette journée du souvenir heureux se concluait comme en 1981 par un mémorable dîner chez Fuchs.
Les défis du jour
13 Défis, la régate des centenaires ont, en plus de la Club 55 Cup, ont animé le plan d’eau des Voiles en ce jeudi. La direction de course et Georges Kohrel, tenant compte de l’énorme anticyclone qui baigne tout le pays, ont dessiné un petit parcours de 6,5 milles au coeur du golfe, là où un petit flux d’est nord est a depuis le début de la semaine pris l’habitude d’élire domicile à la mi-journée. Les différents challengers étaient ainsi invités dès midi à partir au plus près du Portalet, direction la marque de La Rabiou, puis la Seiche à l’huile à l’entrée du golfe, avant de glisser au portant vers une arrivée mouillée au ras du môle Jean Réveille.
Mariquita et Cambria s’affrontaient eux dans une lutte de titan sur le parcours Nioulargue Club 55 dans le cadre de la Club 55 cup. Après un joli départ sur la droite du plan d’eau, le scénario des premeirs jours des Voiles se reproduisaient sur la route des géants qui dès la sortie du golfe, tombaient... en panne de vent. Un ex aequo bien dans l’esprit chevaleresque des Voiles était déclaré.
La régate des centenaires, pour l'attribution du Trophée du Gstaad Yacht Club, a finalement concerné 15 voiliers qui se sont élancés peu après midi depuis le Portalet chacun leur tour selon unn ordre établi en fonction de leur handicap. C'est le très vénérable Bona Fide, cotre aurique signé Charles Sibbick, qui du haut de ses 112 ans s'est imposé en temps réel comme en temps compensé. Il relègue son "cadet", le cotre aurique Tuiga (Fife )1909 à plus de 6 minutes. Pesa, le tout jeune (1911) 10 m JI aurique complète le podium de cette grande première aux Voiles.
Le point sur les courses après deux jours de course :
Groupe Epoque Aurique
Pesa (10 m JI Aurique, Oertz 1911) et Jean Yves Roubinet devancent à mi-parcours le redoutable cotre aurique signé Sibbick (1899) Bona Fide. Les deux fins racers centenaires sont au coude à coude. Kelpie, autre cotre aurique du maître Mylne (1903) est en embuscade suite à sa belle seconde place hier. Le petit temps a effectué une impitoyable sélection au sein de ce groupe de légendes. Nan of Fife (Fife 1896), Esterel ( (8 MJI Sibille 1912) ou Oriole (Herreshoff NY 30 1905) auront du mal à compenser leur timide début de compétition.
Groupe 15 m JI
Si le petit temps met les comités de course au supplice depuis le début des régates pour mouiller convenablement des parcours, il n’a pas empêché certains groupes de valider, à mi-parcours, déjà deux manches.
Ainsi le très admiré groupe des 15 m JI tient il toutes ses promesses, et c’est Mariska de Christian Niels qui vire ce soir en tête après son joli succès d’hier. Tuiga barré par Bernard D’Alessandri affiche lui aussi une victoire de manche au compteur. La rivalité sportive entre les deux sisterships exacerbe les débats, au plus grands bonheur des amoureux de belles régates.
Groupe Epoque Marconi A
Sans surprise, “l’ogre” Rowdy (Sloop Herreshoff 1916) sévit dans le golfe et ne laisse à ses courageux contradicteurs que les miettes. Deux victoires en deux manches. La messe n’est pas encord dite mais Emilia, le grand sloop Costaguta de 1930 et The Blue Peter, le cotre signé Myne (1930) devront prier pour une bien improbable faiblesse du leader pour s’imposer. Un autre Stephens, Argyll mérité mieux que sa 6ème place actuelle et au vu de sa performance d’hier, nul ne doute de voir le joli yawl tutoyer rapidement les podiums.
Groupe Epoque Marconi B
Le Q boat Bermudien Leonore (Anker 1925) règne sans partage sur ce groupe qui a lui aussi validé deux courses. Deux belles victoires pour Mark Faulkner et ses hommes qui laissent forcément le tenant du titre Anne Sophie (8 m J 1938) sur sa faim avec deux places de dauphin. C’est le 30mé Gerd VI (Plan Becker 1927) qui clôt ce très provisoire podium à la faveur de ses deux places de 5ème.
Groupe Epoque Marconi C
Les plans Olin Stephens brillent à Saint Tropez et ce joli groupe de longs yawls et cotres bermudiens n’échappe pas à la règle. Stormy Weather (Stephens 1934), habitué des Voiles, tient le haut des classements devant deux nouveaux venus, Mercury (Crocker 1938) et un autre Stephens, le beau Skylark (1937) à Tara Getty. White Wings (Alden 1938), Irene VIII (Anker 1935), Margilic (Costantini 1948) ou Cholita (Potter 1937) font honneur à cette classe emblématique du yachting d’avant guerre.
Groupe Classique Marconi A
Le jeu demeure totalement ouvert dans ce groupe qui réunit cotres et yawls Bermudiens de 10 à 14 mètres. Stiren, un plan Olin Stephens de 1963 n’a pas encore décramponné un autre plan cotre Stephens, Maria Giovanna II , ni même Outlaw (Illingworth&Primrose 1963), troisième à 4 longueurs. Espar II de Frédéric Rousseau peut légitimement regretter son mauvais résultat de mardi après son triomphe d’hier. Il a indiscutablement avec son sloop signé Sangermani les moyens d’accéder dimanche au podium.
Groupe Grand Epoque A
Cambria (23 m JI Fife 1928) a fait grosse impression depuis le début de la semaine dans les petits airs du golfe ; Son immense mâture va chercher très haut la pression et lui permet de se déhaller facilement des trous d’air du golfe. L’immense goélette aurique Elena (Herreshoff 1911) , tout en puissance et en inertie, lui tient la dragée haute. Seule Mariquita (19 m JI Fife 1911), sauve l’honneur des grands cotres auriques et demeure en mesure de s’imposer en tête de cette classe “reine”.
Les Tofinou...
21 Tofinou régatent aux Voiles. Une seule manche a été validée, et ce sont les suisses d’Ondine (Tofinou 9,5) de Dominique Burnier qui s’est imposé. Il devance l’anglais John Hudleston (Speed Bird) et les belges de Toys for boy sur leur Tofinou 12 m. Patrice Riboud, premier français, place son Pitch en 6ème position.
... Et les Wally
Sur des parcours plus court de types “bananes” devant Pampelonne, les 6 grands Wally n’ont pas été trop pénalisés par les vents faibles qui peinent à agiter la Méditerranée. Ils affichent 4 courses au compteur, et c’est Magic Carpet2 habitué des podium Tropéziens qui mène la danse, sans guère de partage, avec 3 victoires de manche. Y3K aura du mal à revenir au score malgré trois places de deuxième. Dark Shadow est le seul à avoir su priver Magic Carpet d’un grand chelem provisoire. Ryokan2, Angel’s share et Wally Love ferment la marche, peu à l’aise dans les petits airs.
Ils sont à Saint Tropez....
Coureurs au large...
Arnaud Boissière et Gérald Véniard ; les deux hommes prendront dans quelques semaines le départ de la Transat Jacques Vabre au Havre à bord du monocoque IMOCA de 60 pieds Akena Vérandas. “Nous sommes ici pour faire plaisir à un ami, Jean Philippe Chomette” explique Arnaud, connu sous le pseudo de Cali ; “Nous courons en IRC A sur un joli sloop, Ocean Seven”. Je viens régulièrement sur les Voiles, avec toujours le même plaisir. Je dois malheureusement quitter Saint Tropez dès demain car nous sortons Akena Verandas de l’eau ce week-end pour une ultime vérification avant une longue sortie d’entrainement avec Gérald. Puis viendra l’heure du convoyage vers Le Havre...”
212 journalistes!
A mi-semaine des Voiles, 212 journalistes venus de 13 pays ont été dûment accrédités auprès du service de presse des Voiles, dont 25 cameramen.
Luc Alphand
Petit intermède dans sa préparation à la Transat Jacques Vabre qu’il disputera le mois prochain en duo avec Marc Thiercelin sur le 60 pieds IMOCA DCNS 1000, Luc Alphand naviguera demain à bord du Wally Ryokan2.
Le sage et le gardien
30 ans déjà ! la date anniversaire du 29 septembre 1981 n'aura échappé à personne au sein de la grande communauté des amoureux de belles voies et de belles coques de par le monde. Une idée simple, fruit de l'enthousiasme et de la passion allait créer un événement unique au monde, célébration universelle d'un yachting décomplexé et viscéralement ancré dans la tradition maritime. Patrice de Colmont, esprit d'un autre mythe Tropézien, le Club 55 de Pampelonne créé par son père en 1955, puisait au plus profond de son sens inné pour l'amitié et la convivialité, pour célébrer à sa manière l'histoire maritime de Saint Tropez, "Non pas le port de pêche des cartes postales" s'emporte t-il, "mais le Saint Tropez connu dès le 18ème siècle des navigateurs et des coureurs de large du monde entier, du bailli de Suffren à Hyppolithe de Bouchard*.” L'appellation Nioulargue** allait de soi, marque emblématique d'un parcours désormais mythique pour les milliers de marins, skippers et propriétaires qui s'y bousculent chaque année. Les Voiles de Saint Tropez ont repris en 1999 un flambeau encore brûlant de passion et d'envie de célébrer la mer et de fêter les marins. "Nulle par ailleurs que Saint Tropez pour servir d'écrin aux plus beaux voiliers du monde" affirme De Colmont. Le crédo est gravé dans le marbre d'un inconscient collectif universel. "Le sage a parlé" poursuit André Beaufils, Président de la Société Nautique de Saint Tropez et dépositaire des clés du temple “De Colmont”. D'abord coureur en 1982 et 83, André rejoint l'équipe d'organisation de Patrice de Colmont l'année suivante. "J'ai travaillé 7 années avec Patrice, et me suis profondément imprégné de cet esprit particulier de la Nioulargue. Organiser les Voiles n'est pas la chose la plus difficile" explique-t'il, "c'est de les faire grandir sans les dénaturer qui est plus compliqué". André Beaufils revendique l'image de gardien du temple hérité de Patrice De Colmont. Les temps changent, les modes passent, et la magie des Voiles se perpétue d'années en année. "Le yachting peut sembler exclusif pour certains ; il ne l'est pas à Saint Tropez grâce aux marins et à leur sens du partage.” Conserver intact une belle idée, tout en vivant avec son temps, tel est le motto d'André Beaufils et de ses bénévoles. "Les Voiles ne sont pas là pour faire de l'argent, mais pour donner du plaisir aux gens." Le gardien du temple résiste toujours et encore aux sollicitations mercantiles.
*Hippolyte de Bouchard, né le 15 janvier 1780 à Bormes-les-Mimosas fut pêcheur à Saint-Tropez . Marin de la flotte française, corsaire , il devint le deuxième commandant de la nouvelle flotte nationale argentine, dirigée par Juan Bautista Azopardo.
** Nioulargue : nom inspiré du provençal « Nioulargo » - littéralement « Nid du large »- d'après celui d'un haut fond situé à 5 milles de la baie de Pampelonne et qui sert d'abri à la reproduction de multiples espèces de poissons méditerranéens
Revivre l’histoire
Petit bond en arrière dans le temps ce matin peu après 9 heures quand quelques uns des principaux acteurs de la naissance de la Nioulargue voici 30 ans marchaient dans leur propres pas en se retrouvant chez Sénéquier. André Beaufils avait réuni autour de lui une belle partie de l’équipage originel d’Ikra ; Gérald Térissola, Olivier Demongeot, Patrick Olmer, Franck Boumendil entouraient le temps d’un cliché Bill Jayson, fils de Dick Jayson, skipper historique de Pride retenu aux Etats Unis. Equipier de Pride dès 1981, Sébastien Le berre, Président du Yacht Club de Porquerolles n’aurait pour rien au monde raté cette journée de retrouvaille. Après la bénédiction d’Ikra par le Père Michel, curé de Saint Tropez qui reproduisait les gestes de son prédécesseur en 1981, Ikra accompagnait sur le parcours historique vers le Club 55 les deux protagonistes de la Club 55 Cup version 2011 Altaïr et Mariquita. Cette journée du souvenir heureux se concluait comme en 1981 par un mémorable dîner chez Fuchs.
Les défis du jour
13 Défis, la régate des centenaires ont, en plus de la Club 55 Cup, ont animé le plan d’eau des Voiles en ce jeudi. La direction de course et Georges Kohrel, tenant compte de l’énorme anticyclone qui baigne tout le pays, ont dessiné un petit parcours de 6,5 milles au coeur du golfe, là où un petit flux d’est nord est a depuis le début de la semaine pris l’habitude d’élire domicile à la mi-journée. Les différents challengers étaient ainsi invités dès midi à partir au plus près du Portalet, direction la marque de La Rabiou, puis la Seiche à l’huile à l’entrée du golfe, avant de glisser au portant vers une arrivée mouillée au ras du môle Jean Réveille.
Mariquita et Cambria s’affrontaient eux dans une lutte de titan sur le parcours Nioulargue Club 55 dans le cadre de la Club 55 cup. Après un joli départ sur la droite du plan d’eau, le scénario des premeirs jours des Voiles se reproduisaient sur la route des géants qui dès la sortie du golfe, tombaient... en panne de vent. Un ex aequo bien dans l’esprit chevaleresque des Voiles était déclaré.
La régate des centenaires, pour l'attribution du Trophée du Gstaad Yacht Club, a finalement concerné 15 voiliers qui se sont élancés peu après midi depuis le Portalet chacun leur tour selon unn ordre établi en fonction de leur handicap. C'est le très vénérable Bona Fide, cotre aurique signé Charles Sibbick, qui du haut de ses 112 ans s'est imposé en temps réel comme en temps compensé. Il relègue son "cadet", le cotre aurique Tuiga (Fife )1909 à plus de 6 minutes. Pesa, le tout jeune (1911) 10 m JI aurique complète le podium de cette grande première aux Voiles.
Le point sur les courses après deux jours de course :
Groupe Epoque Aurique
Pesa (10 m JI Aurique, Oertz 1911) et Jean Yves Roubinet devancent à mi-parcours le redoutable cotre aurique signé Sibbick (1899) Bona Fide. Les deux fins racers centenaires sont au coude à coude. Kelpie, autre cotre aurique du maître Mylne (1903) est en embuscade suite à sa belle seconde place hier. Le petit temps a effectué une impitoyable sélection au sein de ce groupe de légendes. Nan of Fife (Fife 1896), Esterel ( (8 MJI Sibille 1912) ou Oriole (Herreshoff NY 30 1905) auront du mal à compenser leur timide début de compétition.
Groupe 15 m JI
Si le petit temps met les comités de course au supplice depuis le début des régates pour mouiller convenablement des parcours, il n’a pas empêché certains groupes de valider, à mi-parcours, déjà deux manches.
Ainsi le très admiré groupe des 15 m JI tient il toutes ses promesses, et c’est Mariska de Christian Niels qui vire ce soir en tête après son joli succès d’hier. Tuiga barré par Bernard D’Alessandri affiche lui aussi une victoire de manche au compteur. La rivalité sportive entre les deux sisterships exacerbe les débats, au plus grands bonheur des amoureux de belles régates.
Groupe Epoque Marconi A
Sans surprise, “l’ogre” Rowdy (Sloop Herreshoff 1916) sévit dans le golfe et ne laisse à ses courageux contradicteurs que les miettes. Deux victoires en deux manches. La messe n’est pas encord dite mais Emilia, le grand sloop Costaguta de 1930 et The Blue Peter, le cotre signé Myne (1930) devront prier pour une bien improbable faiblesse du leader pour s’imposer. Un autre Stephens, Argyll mérité mieux que sa 6ème place actuelle et au vu de sa performance d’hier, nul ne doute de voir le joli yawl tutoyer rapidement les podiums.
Groupe Epoque Marconi B
Le Q boat Bermudien Leonore (Anker 1925) règne sans partage sur ce groupe qui a lui aussi validé deux courses. Deux belles victoires pour Mark Faulkner et ses hommes qui laissent forcément le tenant du titre Anne Sophie (8 m J 1938) sur sa faim avec deux places de dauphin. C’est le 30mé Gerd VI (Plan Becker 1927) qui clôt ce très provisoire podium à la faveur de ses deux places de 5ème.
Groupe Epoque Marconi C
Les plans Olin Stephens brillent à Saint Tropez et ce joli groupe de longs yawls et cotres bermudiens n’échappe pas à la règle. Stormy Weather (Stephens 1934), habitué des Voiles, tient le haut des classements devant deux nouveaux venus, Mercury (Crocker 1938) et un autre Stephens, le beau Skylark (1937) à Tara Getty. White Wings (Alden 1938), Irene VIII (Anker 1935), Margilic (Costantini 1948) ou Cholita (Potter 1937) font honneur à cette classe emblématique du yachting d’avant guerre.
Groupe Classique Marconi A
Le jeu demeure totalement ouvert dans ce groupe qui réunit cotres et yawls Bermudiens de 10 à 14 mètres. Stiren, un plan Olin Stephens de 1963 n’a pas encore décramponné un autre plan cotre Stephens, Maria Giovanna II , ni même Outlaw (Illingworth&Primrose 1963), troisième à 4 longueurs. Espar II de Frédéric Rousseau peut légitimement regretter son mauvais résultat de mardi après son triomphe d’hier. Il a indiscutablement avec son sloop signé Sangermani les moyens d’accéder dimanche au podium.
Groupe Grand Epoque A
Cambria (23 m JI Fife 1928) a fait grosse impression depuis le début de la semaine dans les petits airs du golfe ; Son immense mâture va chercher très haut la pression et lui permet de se déhaller facilement des trous d’air du golfe. L’immense goélette aurique Elena (Herreshoff 1911) , tout en puissance et en inertie, lui tient la dragée haute. Seule Mariquita (19 m JI Fife 1911), sauve l’honneur des grands cotres auriques et demeure en mesure de s’imposer en tête de cette classe “reine”.
Les Tofinou...
21 Tofinou régatent aux Voiles. Une seule manche a été validée, et ce sont les suisses d’Ondine (Tofinou 9,5) de Dominique Burnier qui s’est imposé. Il devance l’anglais John Hudleston (Speed Bird) et les belges de Toys for boy sur leur Tofinou 12 m. Patrice Riboud, premier français, place son Pitch en 6ème position.
... Et les Wally
Sur des parcours plus court de types “bananes” devant Pampelonne, les 6 grands Wally n’ont pas été trop pénalisés par les vents faibles qui peinent à agiter la Méditerranée. Ils affichent 4 courses au compteur, et c’est Magic Carpet2 habitué des podium Tropéziens qui mène la danse, sans guère de partage, avec 3 victoires de manche. Y3K aura du mal à revenir au score malgré trois places de deuxième. Dark Shadow est le seul à avoir su priver Magic Carpet d’un grand chelem provisoire. Ryokan2, Angel’s share et Wally Love ferment la marche, peu à l’aise dans les petits airs.
Ils sont à Saint Tropez....
Coureurs au large...
Arnaud Boissière et Gérald Véniard ; les deux hommes prendront dans quelques semaines le départ de la Transat Jacques Vabre au Havre à bord du monocoque IMOCA de 60 pieds Akena Vérandas. “Nous sommes ici pour faire plaisir à un ami, Jean Philippe Chomette” explique Arnaud, connu sous le pseudo de Cali ; “Nous courons en IRC A sur un joli sloop, Ocean Seven”. Je viens régulièrement sur les Voiles, avec toujours le même plaisir. Je dois malheureusement quitter Saint Tropez dès demain car nous sortons Akena Verandas de l’eau ce week-end pour une ultime vérification avant une longue sortie d’entrainement avec Gérald. Puis viendra l’heure du convoyage vers Le Havre...”
212 journalistes!
A mi-semaine des Voiles, 212 journalistes venus de 13 pays ont été dûment accrédités auprès du service de presse des Voiles, dont 25 cameramen.
Luc Alphand
Petit intermède dans sa préparation à la Transat Jacques Vabre qu’il disputera le mois prochain en duo avec Marc Thiercelin sur le 60 pieds IMOCA DCNS 1000, Luc Alphand naviguera demain à bord du Wally Ryokan2.
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