Vol "Air Cocaïne" pour Saint-Tropez: l’étau se resserre
Six mois après la découverte de 682 kg de coke dans un jet privé en partance pour Saint-Tropez, les responsables d’une compagnie d’aviation d’affaires ont été incarcérés
L'affaire du vol « Air Cocaïne » à destination de Saint-Tropez ressemble à un film dont le casting international vient de s'étoffer. Six mois après l'arraisonnement, à Punta Cana, du Falcon chargé de 682 kg de poudre blanche, les deux patrons de la société lyonnaise qui faisait voler le jet (propriété d'Alain Afflelou, hors de cause) ont été incarcérés près de Marseille. Le tandem est soupçonné d'être partie prenante dans le trafic de stups.
De l'autre côté de l'Atlantique, du fond de leur cellule d'une prison dominicaine, leurs deux salariés, aux commandes de l'appareil, continuent de plaider l'ignorance. Ces deux anciens de l'aéronavale connaissent le même sort que leurs deux passagers aux profils troubles. L'un cumule les casquettes de courtier en voyages et de pilote. L'autre évolue dans les pas de celui qui aurait commandité le vol : un Toulonnais expatrié en Roumanie où il a fait fortune. Lui a été interpellé au printemps à Paris. Et tous clament leur innocence.
Dans d'autres rôles, une trentaine de militaires et de fonctionnaires dominicains sont localement soupçonnés de corruption. En France, c'est un douanier varois qui doit s'expliquer sur ses liens avec l'un des principaux suspects.
Déjà un passage suspect à La Môle
Le 9 décembre 2012, le Falcon 50 immatriculé F-GXMC atterrit à l'aéroport de Saint-Tropez/La Môle de retour de République Dominiquaine. Une dizaine de valises sont déchargées sur le tarmac et évacuées par la route. Cet épisode provoque l'ouverture d'une enquête de gendarmerie.
Autour du 15 janvier 2013, l'avion - désormais surveillé - effectue un aller-retour entre la France et l'Equateur. Cette fois, il atterrit au Bourget, « à vide », précise une source proche de l'enquête. Le cadre de l'enquête est renforcé et supervisé par un juge d'instruction à Draguignan. Les protagonistes sont placés sur écoute téléphonique.
Le 20 mars, l'avion, avec vingt-six valises à bord, doit revenir de Punta Cana. Un dispositif d'interception est mis en place à La Môle. Le jet est arraisonné au moment du départ par les autorités dominicaines dans le cadre du démantèlement d'un réseau d'agents corrompus.
Repères
- Mars
Le jet Falcon 50 est arraisonné à Punta Cana. Vingt-six valises contenant 682 kg de cocaïne sont saisies. Quatre Français sont écroués, une trentaine de responsables locaux également.
- Avril
Un Toulonnais et un douanier varois sont écroués.
- Mai
Les Français condamnés à un an de détention provisoire en République Dominicaine sont déboutés d'un premier appel.
- Juillet-août
Les proches des pilotes incarcérés leur rendent des visites régulières.
- Septembre
Les deux associés qui proposaient les services du Falcon sont incarcérés.
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