Saint-Tropez ... For Ever

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Monica Bellucci. Une belle personne...

 

La dernière réalisation de Danièle Thompson, « Des gens qui s’embrassent », sent déjà bon le succès si l’on en juge par l’effervescence suscitée par le couple Monica Bellucci-Kad Merad, mari et femme dans le film. Se mêlant aux 200 figurants qui toute la nuit arpentent le port de Saint-Tropez de long en large pendant que des clowns jonglent avec des quilles phosphorescentes, des dizaines de badauds, fascinés de voir leurs idoles d’aussi près, retiennent leur souffle, comme si leur vie en dépendait, dès qu’ils entendent hurler « Moteur ! ». Perdu dans la foule, imperméable au monde qui l’entoure, un Eric Elmosnino lunaire, mallette à la main, savourant une glace à la menthe, se dirige tranquillement vers le somptueux yacht à bord duquel le couple star fait la fête avec ses amis. Albert Koski, qui épousera ­Danièle Thompson en septembre prochain après trente-sept ans de vie commune, observe de loin le plateau. Ancien agent de photographes comme ­Avedon, David Bailey ou Jeanloup Sieff, célèbre organisateur de concerts dans les ­années 80, Koski a grandi en camp de concentration jusqu’à l’âge de 5 ans, mais a passé près d’un quart de siècle dans les paillettes. Etrange parcours que le sien. « J’ai décidé de produire ce film non pas parce que l’argent m’intéresse, mais parce que j’en avais marre de toujours voir Danièle se faire avoir. » Avis ! C’est lui, d’ailleurs, qui a eu l’idée de prendre le violoniste Ivry Gitlis, qui ­fêtera ses 90 ans au mois d’août, pour jouer le père des deux frères, Kad Merad et Eric Elmosnino. « Ivry dit qu’il va être nonagénaire, je ne serais pas surpris qu’il mente sur son âge ! », me glisse un des acteurs. Ivry ­Gitlis, frais comme un gardon, a, il faut le dire, l’enthousiasme d’un débutant. Lorsqu’il ne fait pas du charme à une figurante, il ­déclame des vers de Pouchkine ! La vraie révélation du film, c’est lui. « C’est bien plus facile d’être acteur que de vivre », me confiera-t-il. Cabot et malicieux, un charme fou, il se précipite sur l’écran de contrôle après chaque prise pour revoir son jeu.

Pendant qu’on met en place la scène suivante, Danièle Thompson, d’un calme olympien, en apparence en tout cas, profite d’un moment de flottement pour me parler de son film, coécrit avec son fils Christopher Thompson. « “Des gens qui s’embrassent” est une comédie sentimentale chorale qui relate les conflits entre deux frères que tout sépare : métiers, femmes, l’austérité religieuse de l’un, la joie de vivre de l’autre. Entre disputes et réconciliations naîtra une grande histoire d’amour et, qui sait, peut-être deux ! » Monica Bellucci, qui attrape au vol des bribes de la conversation, nous jette en riant : « La famille, c’est de l’amour mais parfois aussi beaucoup de contrariétés ! » Dire que Monica est splendide est un euphémisme. Elle est, en plus, follement sympathique. Une actrice qui se soucie du bien-être des autres avant le sien, c’est assez rare pour être signalé. « Monica, me résume Letizia, sa maquilleuse de longue date, est une très belle personne ». Elle incarne une Italienne, ancienne reine de beauté, qui a une fille de 20 ans et vit dans un monde tout à fait frivole. C’est, m’explique-t-elle, la première fois qu’elle joue dans une comédie. Elle met un point d’honneur à préciser qu’elle n’est pas la vedette du film. « Dans “Astérix et Obélix : Mission Cléopâtre”, c’était la situation qui créait la comédie. Ici, c’est le timing du jeu et le rythme. »

« Je suis folle de mes filles, s’attendritl’actrice. Deva et Léonie sont les enfants de l’amour ! »

On parle de Danièle, du temps qui passe, de ses enfants, de ses projets, peut-être un nouveau film avec Vincent Cassel, l’année prochaine, au Brésil ; et aussi de ce tournage si chaleureux. « Un metteur en scène, me dit-elle, c’est comme un capitaine de bateau, c’est lui qui donne le ton. Danièle m’a laissé m’exprimer comme je voulais. C’est une femme libre. Elle ne juge pas. Si elle a besoin d’une comédienne pour son prochain film, je resigne tout de suite ! Jouer, c’est comme faire l’amour : si l’on a vraiment envie de partager quelque chose avec quelqu’un, il faut accepter de s’abandonner. » Qu’est-ce qui est le plus facile, faire rire ou faire pleurer ? « Je ne sais pas encore. J’attends de voir le film terminé. Mais je ne suis vraiment pas inquiète. » Devant la caméra comme dans la vie, sa complicité avec Kad Merad est bluffante. Comme avec Eric Elmosnino, son beau-frère à l’écran, avec qui, la veille, lors d’une scène, elle a eu le plus beau et plus long fou rire de l’histoire du cinéma, évidemment sans être capable d’expliquer pourquoi. « D’actrice, j’étais soudain devenue spectatrice. Je ne me suis ­jamais autant amusée avec un acteur. Dès que je vois Eric, je sais exactement ce qu’il pense. » Elle connaissait Kad au cinéma mais pas dans la vie. « Le premier jour de tournage, on s’était à peine dit bonjour, on s’est retrouvés dans un lit. Ça crée des liens ! Plus je nous ­regarde, d’ailleurs, plus je trouve qu’on fait un peu couple de mafieux, tous les deux. Tu ne trouves pas, Kad ? » Kad approuve. Clara Ponsot, qui interprète leur fille, nous rejoint. « Quand je pense que je pourrais avoir une fille de son âge ! » Au même moment, Léonie ­débarque sur le pont arrière du bateau dans les bras de sa nanny. Monica va discrètement se mettre à l’écart pour lui donner le biberon. Très fière, elle m’explique qu’à 2 ans sa cadette parle déjà l’anglais, le français, l’italien et même le portugais ! « Je suis folle de mes filles, s’attendrit-elle. Deva et ­Léonie sont les enfants de l’amour ! »

« Arrête de frimer, Boublil ! Des mecs comme toi, j’en connais des ­dizaines ! » Kad Merad interpelle ainsi l’humoriste, qui interprète le gendre de Monica, et dont c’est le premier grand rôle au cinéma. « Quand Danièle m’a appelé, dit Max Boublil, j’ai longuement réfléchi avant d’accepter sa proposition. Je ne me trouvais pas assez beau pour jouer ce personnage. » « Ça, c’est bien vrai ! » plaisante Kad. « Ne l’écoute pas, dit Danièle en se glissant dans la conversation. J’ai l’œil pour ­repérer les mecs qui plaisent aux filles ! » C’est la petite-fille de la réalisatrice, Anna, qui lui a conseillé de l’engager après avoir vu son spectacle. « Il est carrément génial », m’explique ­Danièle. « Génial ? Tu trouves Boublil génial ? Ça c’est la meilleure ! » ricane Kad qui fait semblant d’être vexé. Le même Kad, il y a quelques minutes, m’avouait qu’il n’avait jamais été aussi heureux sur un plateau… « Ce qui est bien avec Danièle, me dit-il, c’est qu’elle n’a aucun ego. C’est très reposant ! Il y a chez elle quelque chose d’élégant et de doux. Comme dit Eric, de “très classieux”. » A Paris, dans une scène chez Maxim’s, les amies de la ­cinéaste, Karin Viard, Sylvie Vartan, Clotilde Courau, Géraldine Pailhas et Melita Toscan du Plantier, sont venues faire une figuration. Quant à Marie-Laure de Villepin, qui fait une courte apparition dans tous les films de ­Danièle, elle joue la voisine de table d’Ivry Gitlis au mariage de sa fille. ­Nadine Trintignant passe en coup de vent, le brillant avocat Hervé ­Temime aussi. « Je ne connaissais pas du tout Monica avant de commencer le tournage, me raconte Danièle. J’ai ­découvert une femme délicieuse, chaleureuse et pleine d’humour. Le contraire d’une diva ! »

Retrouvez plus de photos de la belle Italienne signées Sébastien Micke dans le numéro 3297 de Paris Match

Source : Clique ici



31/07/2012
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