Saint-Tropez ... For Ever

Saint-Tropez ... For Ever

Chiens et chats, les oubliés des vacances...

Animaux domestiques : - 17648051.jpg

Patrick Villardry, créateur de la Fédération de protection animale Paca :« Les élus veulent enlever les animaux de l'intérieur des villes, comme ils le font avec les voitures. » (DR)

Accueil limité, plages interdites, information au compte-gouttes : certains préfèrent se séparer de leur chien ou chat plutôt que de renoncer à leur séjour. Pourtant, des solutions existent

Chiens et chats, passez votre chemin ! La région la plus touristique de France n'est pas à l'aise avec les animaux de compagnie. Ils ne sont pas interdits de séjour, mais rien n'est fait pour les accueillir dans de bonnes conditions. Rares sont les plages où ils peuvent dérouler leurs serviettes. Dans les parcs nationaux comme le Mercantour, ils sont proscrits pour ne pas déranger la faune locale. Les parcs régionaux les tolèrent s'ils sont tenus en laisse.

Chaque excursion devient une expédition : à Porquerolles dans le Var, ils sont bienvenus, y compris sur les plages, s'ils restent attachés. À Port-Cros, l'île voisine, ils sont bannis, sauf sur un minuscule territoire, « pour maintenir la tranquillité de la faune et la salubrité des plages ». Difficile d'y retrouver ses petits, au point que certains touristes renoncent à leurs vacances sur la Côte. Ou pire, les abandonnent sur la route des vacances.

Dans le Sud-Est, les chats sont les plus abandonnés

« La France détient le record d'Europe avec 100.000 abandons par an. » Valérie Fernandez avance cette estimation au nom de la Société protectrice des animaux (SPA) nationale. « On retrouve ces animaux loin de chez eux, souvent dans les départements touristiques, quand leurs propriétaires estiment qu'ils n'ont plus d'autre solution. »

Selon Magali (Furets de la deuxième chance), les propriétaires les plus cruels incisent le cou de l'animal pour en retirer la puce qui permettrait de remonter jusqu'à eux. En tête du palmarès 2012 des abandons dans le sud-est de la France : les chats. Tous les refuges sont pleins à craquer.

Côté chiens, ceux qui sont à la mode sont ceux que l'on abandonne le plus. Labradors - trop gros -, jack-russel, à cause de leur fichu caractère, chiots aux origines indéfinies issus d'animaleries... À Antibes, Christophe Caisey, qui gère l'une de ces structures accueillant aussi bien matous que clébards, tient un inventaire serré. Environ 140 places : « Si nous étions vides, nous pourrions afficher complet en une semaine » tant la demande est forte. Les candidats à l'abandon légal s'inscrivent sur une liste qui ne cesse de s'allonger. La plupart d'entre eux se contentent d'ouvrir le portail du refuge et de balancer leur ex-ami à quatre pattes avant de déguerpir.

Nouvelle législation

Un nouvel article de loi, voté en mars dernier « en catimini » selon la SPA, s'apparente à un coup de griffe supplémentaire : « Il autorise désormais les loueurs d'immobilier de vacances, y compris les campings, à interdire la présence d'animaux.* »Le législateur a levé une vieille hypocrisie : dans les faits, les hébergeurs se sentaient maîtres chez eux. En 2011, la Cour de cassation avait ouvert une brèche : les bailleurs ne pouvaient plus prendre appui sur la détention d'un chien ou d'un chat pour refuser la location. C'est donc cet été le retour à la case départ.

Comment peut-on se débarrasser d'un être vivant comme d'une chaussette trouée ? Les raisons sont multiples. La crise économique en est une : un chien peut coûter aussi cher à l'entretien qu'une petite voiture.

Les élus pourraient se montrer plus accueillants, sachant que pendant les vacances, une famille de touristes au porte-monnaie parfois bien garni se cache derrière chaque animal. Patrick Villardry, créateur de la Fédération de protection animale Paca, reproche ainsi aux politiques « de vouloir enlever les animaux de l'intérieur des villes, comme ils le font avec les voitures. Ils oublient qu'au bout de chaque laisse se trouve un électeur. »

Civisme et convivialité

Mais ils savent leurs concitoyens divisés sur le sujet : certains admirent la petite boule de poils quand d'autres se focalisent sur le malodorant sac de crottes. Restent les professionnels du tourisme : à Lou Pantaï, au Pradet, Pierre-Gilles Artayet compte « un quart de nos résidents qui ont un animal ». Parce que « nous sommes très peu à les accepter ». Il a installé des règles simples, plus ou moins suivies mais qui reposent sur le civisme et la convivialité. Et tout se passe très bien.

Au cas où aucun hébergement ne serait libre, il reste une solution : les pensions pour chiens et chats. Des séjours facturés 15 euros en moyenne la journée. Le prix de la cohabitation entre les hommes et les animaux domestiques.

*www.jenabandonnejamais.org.

 

Source : Cliquez ici



09/07/2012
0 Poster un commentaire
Ces blogs de Actualités locales pourraient vous intéresser

Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 43 autres membres