Saint-Tropez ... For Ever

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Chico: L'été sera très Gipsy !

Chico fête cette année les vingt ans des Gypsies et les 25 ans du tube qui a tout déclenché : Bamboleo

 

Un été, à la fin des années soixante-dix, les gendarmes arrêtent un groupe de gitans qui circulent dans une Mercedes sur la route des plages à Saint-Tropez.

Aucun n'a ses papiers. En désespoir de cause, le plus jeune sort de sa poche le journal du jour et montre la Une au gendarme. Sous la photo des gitans, signée Joël Bernard, il y a écrit : « Les Gipsy Kings, rois de la fête à Saint-Tropez ». Nantis de ce précieux sésame, les gitans peuvent poursuivre leur route vers la gloire… Depuis ce jour, entre Nice-Matin et Chico Bouchikhi, fondateur du groupe, c'est à la vie à la mort. Aussi, lorsque l'ami Chico - qui fête les 20 ans des Gipsy avec un album de duos promis au plus grand succès* - revient jouer à Beaulieu et à Monaco**, les retrouvailles sont chaleureuses et les souvenirs affluent sans qu'il soit besoin de poser de questions…

Saint-Tropez

« On s'y est installés au milieu des années soixante-dix à cause d'une panne de voiture. Comme on n'avait plus d'essence pour repartir, il a fallu qu'on trouve un engagement pour payer le plein. On a joué sur la Plage de Tahiti, puis sur celle de Moorea, où le patron, Robert, nous a pris sous son aile. Ça a duré 15 ans. Le soir, on jouait dans les soirées privées et on a fini par faire partie des meubles. »

Brigitte Bardot

« On jouait pour son anniversaire à Bambou Plage. À la fin de la soirée, BB voulait nous payer mais j'ai dit : « Vous plaisantez, c'est notre cadeau d'anniversaire ». Elle a été tellement touchée qu'une amitié est née, qui dure encore. Elle nous a invités à déjeuner le lendemain à La Madrague. Il y avait une équipe de Jour de France qui faisait un reportage sur elle, Bardot a exigé qu'on soit avec elle sur les photos. C'est comme ça qu'on s'est retrouvés en double page dans un grand magazine national. Ensuite, quand on faisait des soirées privées, BB venait souvent avec nous. Les gens se disaient : «La chanteuse des gitans elle ressemble à Brigitte Bardot ». Ceux qui la reconnaissaient n'en revenaient pas. Ça a contribué à notre popularité : on embauchait les Gypsy Kings pour une soirée et on avait Bardot en prime ! BB a été notre porte-bonheur. Quand on chante La Dona, c'est à elle qu'on pense. »

Eddie Barclay

« On jouait dans toutes ses Soirées blanches, mais il n'a jamais voulu nous produire. Je pensais qu'il le ferait un jour, mais non. Quand, enfin, il a réalisé qu'il y avait un truc à faire avec nous, c'était trop tard : on avait déjà signé ailleurs pour Bamboleo. Après, tous ses copains se moquaient de lui en lui disant qu'il nous avait eu sous la main tout ce temps et qu'il avait raté le coche. Mais on est restés amis et on a passé des moments incroyables dans ses soirées. »

Succès

« Même avant le succès international de Bamboleo, grâce à Saint-Tropez, on jouait déjà dans le monde entier. On avait déjà des tubes comme Djobi Djoba qui passaient au Byblos, aux Caves du Roy, dans les restaurants, sur les plages. À Saint-Tropez, tout le monde avait nos cassettes, on était connu comme le loup blanc. Des milliardaires nous envoyaient leur jet privé pour qu'on vienne jouer dans leurs soirées aux États-Unis, au Moyen Orient, en Asie… À force de jouer, on est devenus de vrais pros. »

« Bamboleo »

« On savait que la chanson avait quelque chose parce que chaque fois qu'on la jouait les gens devenaient fous. Mais dans le business du disque, personne n'en voulait. C'est une tout petite maison d'édition, MD Diffusion, qui a pris le risque et quand ça a commencé à marcher fort, Sony a pris le relais. En 1987-88, on s'est retrouvés dans le Top 50. Tout le monde croyait que ça serait juste le tube de l'été, mais ça a continué… jusqu'à aujourd'hui. On a fait le tour du monde, les plus grandes salles, les stades de 30 000 personnes… »

Séparation

« Avec les Gipsy Kings, on s'est séparés en 1991. C'est le schéma classique : on tournait beaucoup, on était célèbres, les egos s'étaient aiguisés, il y avait des petites jalousies, les femmes s'en sont mêlées… ça a été le déclencheur. Le producteur a manipulé le groupe contre moi parce que je lui demandais des comptes et il a fallu que je dégage. Mais finalement, ça m'a permis d'évoluer et de faire évoluer ma musique. Un duo avec Big Ali, je n'aurais sans doute pas pu faire si j'étais resté dans les Gipsy Kings. »

Nouvel album « Enregistrer avec Florent Pagny, Aznavour, Fiori, Nana Mouskouri, Gérard Lenorman, Daniel Guichard, Big Ali, le Collectif Métissé, ça a été un vrai bonheur. Leur soutien est une belle preuve de reconnaissance. Ça montre aussi que la musique gipsy peut évoluer en gardant son âme et son intégrité. En registrant Don't Let Me Be Misunderstood avec le Collectif Métissé, j'ai repensé à ce que m'avait dit le producteur de cette chanson : « Le jour où vous mettrez une basse et une batterie sur cette chanson, vous ferez un tube ». Il avait raison. Pour moi, ce sont les années Saint-Tropez qui continuent. C'est drôle, je sens un truc dans l'air, comme au temps de Bamboleo. Je vous le dis : l'été sera très Gipsy… Et le reste de l'année aussi ! »

*Chico & les Gipsies and friends (Sony Music).

**Le groupe jouait samedi au Nuits Guitares de Beaulieu et hier soir au Sporting en faveur de l'association Fight Aids Monaco.

 

Source : Cliquez ici



10/07/2012
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