Saint-Tropez ... For Ever

Elle est loin l’époque où Jean-Michel Couve officiait en qualité de cardiologue résidence du Port. C’était au début des années soixante-dix. Quarante et un an plus tard, son électrocardiogramme politique affiche un profil quasi sans faille. Jugez plutôt : conseiller municipal de Saint-Tropez de 1977 à 1983 (mandature Blua), puis élu maire cette même année. Battu en 1989, il est rappelé par les Tropéziens en 1993 lors d’une élection partielle et reconduit en 1995 et 2001; député depuis 1986 (réélu en 1988, 1993, 1997, 2002, 2007) et conseiller général de 1992 à 2001. Sacrée carte de visite !
En 2012, il aura 72 ans et briguera un sixième mandat de député sous les couleurs de l’UMP. Pour lui, le mot retraite n’existe pas.

« Catalogué comme un mauvais élève »
Dans nos colonnes, nous avons récemment dressé un bilan chiffré des actions des élus du département. Cet état des lieux ne lui était pas très favorable. Il en a conscience et tient à se justifier : « J’ai été catalogué comme un mauvais élève à la lecture de ma fiche. Seulement, mon travail ne se juge pas aux nombres d’interventions à l’assemblée, mais à la gestion des nombreux dossiers que les électeurs me confient. Du reste, mon emploi du temps est surchargé et visible sur mon site pour ceux qui auraient des doutes. »

Un agacement propre à augmenter ses pulsations, mais très vite tout rentre dans l’ordre. Encore que. « J’ai appris avec satisfaction que le contournement routier de Sainte-Maxime était à nouveau d’actualité; et, que les études du Département s’appuyaient sur celles que nous avions réalisées, alors que je présidais le comité des élus. En revanche, à l’époque nous avions les financements de l’État, ce qui n’est plus le cas. Que de temps perdu ! »

Sur le sujet, il est intarissable : « Une autoroute aurait dû voir le jour au début des années quatre-vingt, je me suis battu contre car, selon moi, le contournement de Maxime à partir de la desserte du Muy était mieux adapté. On avait fait le plus difficile, à savoir obtenir les crédits, mais d’inévitables contradicteurs ont fait échouer le projet. C’est comme pour l’intercommunalité et la mise place d’une communauté de communes. Nous allions réussir lorsque les municipales de 2008 ont modifié la donne avec l’arrivée de nouveaux élus. Cette perte de temps est préjudiciable. »

L’élu surfe ensuite sur les présidentielles de 2012, taclant au passage son probable rival à la députation, le maire de Sainte-Maxime, Vincent Morisse, lui aussi naviguant sous bannière UMP. « Il a annoncé sa candidature et tenu une réunion dans ma commune alors que l’on doit se mobiliser pour la présidentielle. En tout cas, pour moi c’est la priorité. »

Municipales ? Hors circuit...
Lorsque nous lui demandons la raison de son rapprochement avec le conseiller général du canton de Grimaud, Bernard Rolland, il s’étonne : « J’ai toujours eu beaucoup de respect pour lui lorsqu’il était maire de Sainte-Maxime. C’est exact aussi que nous avons eu des divergences de vue, mais rien de grave. L’UMP est une grande famille et comme dans toutes les familles il y a de temps en temps des petits accrochages qui ne font au final que renforcer les liens. »

Le député évoquera en filigrane sa commune, concédant que la construction de logements est une bonne chose « mais moi, j’avais prévu de les implanter sur la route des Plages. » Il confirmera être définitivement hors circuit au niveau des municipales. Regrettera qu’à une certaine époque le portefeuille de ministre du Tourisme lui ait échappé d’un rien.

Sur le terrain des législatives, il sait que la bataille sera rude et que la victoire ne sera pas simple à remporter. Finalement, qu’est-ce qui fait toujours courir Jean-Michel Couve ? À cette question, nous n’avons pas hélas la réponse. Sinon que l’addiction à la politique est plus que réelle.

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